Isolation thermique : par l’extérieur et l’intérieur
Chauffer moins sans pour autant renoncer à votre confort est possible. La maison se pare, pour cela, d’un manteau isolant. Les murs, les fenêtres et la toiture entre autres sont parfaitement étanches afin de conserver la chaleur à l’intérieur. L’isolation thermique permet de gagner en confort et de faire des économies d’énergie. Alors, au boulot !
Qu’est-ce que le confort thermique ?
Le confort thermique désigne la température idéale pour se sentir bien. Une température, qui varie en fonction de la frilosité de chacun, de l’activité physique ou de l’habillement. Le thermomètre a, parfois, du mal à grimper assez haut. Une sensation d’inconfort ne vous quitte pas de la journée, car :
- Les murs s’imprègnent du froid extérieur et le rayonnent au sein de votre logement.
- Des courants d’air balayent, en permanence, l’espace.
- Un taux d’humidité important stagne dans certaines pièces et favorise l’apparition de moisissures. Cet air malsain se révèle difficile à chauffer.
Des travaux de rénovation constituent la seule alternative possible pour améliorer la situation. Le choix du chauffage, le revêtement du sol, la ventilation et l’isolation thermique jouent un rôle crucial. Ils permettent d’atteindre l’équilibre thermique parfait, été comme hiver.
Les caractéristiques thermiques des matériaux
Les magasins de bricolage proposent cinq grandes familles d’isolant thermique :
- Minéral : laine de verre, laine de roche, verre cellulaire ou vermiculite.
- Naturel : liège, fibres de bois, chanvre, laine de mouton et ouate de cellulose entre autres.
- Synthétique : polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane ou mousse phénolique.
- Mince.
- Nouvelle génération : brique monomur, pierre ponce, béton cellulaire, panneaux isolants sous vide (PIV) ou aérogel.
Le choix des matériaux isolants thermiques est extrêmement vaste. Pour faire le tri, il est important de regarder de près trois paramètres : la capacité thermique, l’inertie thermique et l’effusivité thermique.
La capacité thermique
La capacité thermique d’un matériau fait référence à la quantité de calories stockée par rapport à son volume. Plus la densité du matériau sera élevée, plus il sera conducteur de chaleur et meilleur sera sa capacité thermique. Un matériau léger possède, à l’inverse, une capacité thermique faible mais, il sera plus isolant.
L’inertie thermique
Les éléments en maçonnerie de construction, tels que le béton, la pierre et la brique, sont considérés comme des matériaux lourds. Ces derniers constituent un atout à une seule condition qu’ils soient placés à l’intérieur de l’enveloppe isolante. Ils accordent, en effet, à l’habitat de l’inertie thermique. La température intérieure est ainsi régulée tout au long de l’année et votre confort accru.
L’effusivité thermique
L’effusivité thermique correspond à la capacité d’un matériau à transmettre ou à assimiler plus ou moins rapidement les calories. Le marbre, par exemple, possède une effusivité élevée. Il emmagasine la chaleur dans sa masse. Il peut au contact de votre main absorber votre chaleur et vous refroidir, si sa propre température est plus faible. De manière générale, les matériaux denses apportent de l’inertie thermique et sont considérés comme « froids ».
Un matériau léger (isolant), comme le liège et le bois, affiche une capacité thermique et une effusivité bien inférieure à celle du marbre. Concrètement, il se révèle chaud au toucher, car il n’est pas en mesure de récupérer votre chaleur corporelle. Les matériaux légers ne procurent, de ce fait, pas d’inertie thermique. Ils sont qualifiés de « chauds ».
Mesurer la performance d’une isolation thermique
L’efficacité d’un matériau est évaluée grâce à deux indicateurs : la conductivité thermique (lambda – λ) et la résistance thermique (R).
La conductivité thermique
Exprimée en W/m.K (Watt par mètre par Kelvin), la conductivité thermique notée lambda (λ) représente la capacité de conduire la chaleur. Plus le coefficient lambda sera faible, plus le pouvoir de l’isolant sera élevé.
La résistance thermique
Exprimée en m2.K/W (Kelvin par Watt), la résistance thermique (R) correspond à la capacité d’un matériau à résister au froid et au chaud. Plus R sera élevée, plus le matériau sera efficace. Le rapport entre l’épaisseur des différentes couches isolantes et la conductivité de l’isolant permet de déterminer la valeur de R. Une isolation est considérée comme performante, si la résistance thermique est comprise entre :
- 4,5 et 8 pour la toiture.
- 2,5 et 4 pour les murs extérieurs.
- 1,5 et 3 pour les sols sur terre-plein.
- 3,5 et 6 pour les sols sur un local non chauffé.
Une bonne isolation thermique, un gage d’économies d’énergie
Une maison mal isolée s’apparente à une passoire. La chaleur s’échappe, selon l’Ademe, à :
- 30 % par les combles et la toiture.
- 25 % par les murs.
- 10 à 15 % par les fenêtres.
- 7 à 10 % par les sols.
Le projet d’isolation thermique doit être réfléchi dans son ensemble afin d’éliminer les points sensibles et profiter d’une température agréable. En bonus, vous réalisez des économies sur vos prochaines factures de chauffage.
L’isolation des murs
L’isolation des murs agit à la fois sur les pertes de chaleur et la propagation des bruits sonores. Les travaux s’effectuent à l’intérieur ou à l’extérieur du logement.
Isolation des murs par l’intérieur
L’isolation des murs par l’intérieur constitue la solution la moins onéreuse. Néanmoins, des frais supplémentaires sont à rajouter tels que la décoration (peinture, tapisserie), le déplacement des interrupteurs et éventuellement le changement de position du radiateur. Cette technique ne vous garantit pas une isolation totale. Des ponts thermiques peuvent apparaître au niveau des planchers entre deux étages et au niveau des murs porteurs. De plus, de la condensation peut se former à l’intérieur de l’isolant, si l’ouvrage n’est pas exécuté dans les règles de l’art :
- Pour les bâtiments récents et anciens, une membrane frein-vapeur est installée côté intérieur. Les isolants naturels sont à privilégier.
- Pour les bâtiments construits après les années 50, une membrane pare-vapeur est mise en place afin de renforcer l’étanchéité à l’air.
Dernier point à ne pas négliger : la densité du matériau isolant. Son épaisseur permet d’éviter, qu’il ne se tasse rapidement. Misez, par exemple, sur la laine minérale > 25 kg/m3 ; la laine de bois > 40 kg/m3 ; la botte de paille > 25 kg/m3.
Isolation des murs par l’extérieur
L’isolation des murs par l’extérieur représente la meilleure parade pour venir à bout des ponts thermiques et en particulier ceux des planchers intermédiaires. Elle assure l’inertie thermique du bâtiment et permet de ne pas perdre de mètres carrés. Trois techniques peuvent être envisagées :
- Un enduit extérieur est posé par-dessus un enduit d’accrochage et un treillis d’armature.
- L’isolant se recouvre d’un bardage.
- L’isolant se dissimule derrière un nouveau mur non porteur.
L’isolation par l’extérieur peut modifier l’aspect général de votre façade. Mieux vaut donc opter pour cette méthode au moment de construire ou de rénover la toiture.
L’isolation des combles et de la toiture
La chaleur s’accumule en hauteur tandis que le froid stagne au sol. Le grenier mal isolé permet aux calories de se volatiliser. Pour retenir le chaud, des travaux d’isolation des combles s’imposent. Deux types de pose sont envisageables par l’intérieur ou par l’extérieur.
Isolation des combles par l’intérieur
Isoler les combles par l’intérieur n’est pas bien compliqué en soi surtout s’ils ne sont pas habitables. L’opération consiste à disposer des panneaux isolants sur le plancher, sous le plancher ou entre les solives.
Isolation des combles par l’extérieur
L’isolation de la toiture par l’extérieur permet de conserver la totalité de l’espace disponible. Un espace, qui se révèlera précieux, le jour où vous déciderez d’aménager les combles. Deux freins subsistent : le prix des travaux et leur mise en œuvre complexe. Plusieurs techniques existent :
- Les caissons chevronnés. Des panneaux de la longueur de la pente se composent d’une couche d’isolant encadrée par des chevrons.
- Le sarking ou isolation continue. Un « second toit » est installé. Le toit est, en réalité, rehaussé afin de mettre un isolant. Cette technique a l’avantage de convenir à tous les types de toiture.
- Les panneaux sandwich. Trois épaisseurs forment ces panneaux rigides : une sous-face décorative, un isolant et un parement supérieur hydrofugé.
L’isolation des fenêtres
L’isolation des fenêtres agit à la fois comme un isolant acoustique et thermique. Le minimum requis est une vitre à double vitrage. Pour se couper d’un cadre environnant bruyant (proximité de l’autoroute, aéroport, chemin de fer), vous pouvez opter pour un double vitrage à isolation renforcée (VIR).
Un autre élément est à prendre en compte : la qualité de la structure. Si elle est trop bon marché, elle aura tendance à se déformer au fil du temps et à perdre de sa capacité isolante.
Bois, alu ou PVC, le choix du matériau ne joue désormais plus un rôle déterminant. L’alu, par exemple, se dote d’un système de rupture de pont thermique afin de s’adapter aux changements climatiques. Pour connaître les performances d’isolation du cadre, surveillez le coefficient d’isolation Uw. Il doit être inférieur ou égal à 1,8 pour l’alu, 1,6 pour le bois ou 1,4 pour le PVC.
L’isolation du plafond
L’isolation du plafond est nécessaire dans cadre de l’isolation phonique mais, pas seulement. Cette couche protectrice est également utile pour conserver la chaleur et / ou la fraîcheur de la pièce. Elle va dépendre du type de plafond en place :
- Les plafonds collés et les plafonds tendus : un isolant mince ou rigide est apposé sur le plafond existant. Pour les plafonds collés, il faudra, en plus, rajouter un revêtement esthétique.
- Les plafonds suspendus et les faux-plafonds, qui comportent un espace vide (plénum) entre les deux plafonds : un isolant mince (dalles et rouleaux PVC, polystyrène) ou un isolant épais (laines minérales, végétale, animale) est interposé, selon la place disponible.
L’isolation du sol et du plancher
Le parquet, la moquette et les autres revêtements constituent un premier élément pour l’isolation du sol. Leurs performances sont, toutefois, limitées. D’autres solutions offrent un meilleur confort en fonction du type de sol à isoler :
- La cave, le local non chauffé ou le vide sanitaire accessible. Sur le plafond du local, une ou deux couches de panneaux rigides isolants sont vissés ou collés.
- Le vide sanitaire non accessible ou le terre-plein. Un isolant en bande ou en plaque est installé sous votre sol au contact de l’air du vide sanitaire. Idéalement, il faudrait intégrer un plancher chauffant ou une dalle flottante.
L’isolation des ponts thermiques
L’enveloppe isolante doit recouvrir en continue l’ensemble de la maison. Mais, dans la pratique, cela est rarement le cas. Des ruptures peuvent être décelées à divers endroits. Les professionnels parlent de ponts thermiques. Pour résorber ces brèches sans refaire l’isolation de A à Z, il est nécessaire de les trouver. Une tâche loin d’être facile, car les problèmes seront différents d’une construction à une autre.
Le dépistage des zones sensibles
Un bilan thermique permet de dresser un état des lieux complet de votre habitat. Les murs (parpaing, brique), le sol (terre-plein, vide sanitaire), le vitrage (simple, double, triple) et la toiture (combles aménagés ou non, toit-terrasse) sont passés au crible. Le chauffage en place et l’isolation existante sont également pris en compte dans l’étude.
La thermographie
La thermographie permet d’identifier les différents défauts de l’isolation de la maison. La caméra infrarouge révèle en image (thermogramme) une véritable carte de votre logement. L’échelle de couleurs permet de repérer, en un clin d’œil, les zones à traiter en priorité.
L’infiltrométrie
Le test d’infiltrométrie ou de la porte soufflante permet de contrôler l’étanchéité à l’air du bâti. Les fuites sont identifiées grâce à la mesure du débit d’air, qui entre à l’intérieur.
Isolation thermique, les réglementations en vigueur
Les différentes réglementations thermiques visent à améliorer les performances énergétiques des constructions neuves. La RT 2012, actuellement en vigueur, a permis le déploiement sur l’ensemble du territoire des Bâtiments à Basse Consommation (BBC). Leur consommation énergétique ne dépasse pas, en moyenne, les 50 KWh/m2/an. Pour atteindre cet objectif, la réglementation thermique met notamment l’accent sur l’isolation. L’exigence est de l’ordre de 10 % pour les déperditions de chaleur au niveau des murs et des baies vitrées. Elle s’élève à 20 % pour les ponts thermiques.
La RT 2020 devrait faire sa grande apparition au 1er janvier 2021. Plus contraignante, elle doit permettre d’imposer les bâtiments à énergie passive ou positive (BPOS) comme la nouvelle norme.